Nutrition
Sommaire
Physiologie
L’ajout d’une collation
Risques liés à l’alimentation
Carences nutritionnelles
Régimes spéciaux
Précautions d’hygiène alimentaire à prendre pendant la grossesse
Apports hydriques
Édulcorants et régimes
Diabète gestationnel et alimentation
Physiologie
Le « coût » énergétique d’une grossesse est d’environ 150 kcal/j au 1er trimestre, puis 350 kcal/j aux 2e et 3e trimestres. L’adage selon lequel « il faut manger pour deux » doit donc être oublié.
Chez la femme enceinte, une alimentation équilibrée se définit par un apport de 2 000 à 2200 Kcal/jour dont :
- 50 à 55% de glucides, répartis en 3 portions pour en bénéficier à chaque repas. En favorisant les sucres lents. A noter qu’un fruit reste un apport non négligeable en sucre rapide.
- 15 à 20% de protéines, ce qui correspond à 60 à 70 g / jour.
- Moins de 30% de lipides, en favorisant les acides gras insaturés.
- Les produits laitiers sont recommandés 3 fois par jour.
- Manger au moins 5 fruits et légumes par jour. Ils doivent être nettoyés précautionneusement. Les légumes, du moment qu’ils sont bien nettoyés, peuvent être consommés à volonté.
- De l’eau à volonté.
- Une éviction des grignotages et des apports excessifs en aliments gras, sucrés. De même pour les plats industriels déjà préparés qui sont hautement transformés.
Une nutrition et un mode de vie qualitatifs précoces assurent des effets à long terme sur la santé et les pathologies intercurrentes futures. En effet, de nombreuses données mettent en évidence des associations entre le statut nutritionnel de la mère et le déroulement de la grossesse et la morbidité fœtale-néonatale.
L’ajout d’une collation
Elle est possible, afin de diminuer les fringales.
En revanche, si la patiente a faim tout le temps, c’est que ses apports durant les 3 repas principaux ne sont pas suffisants.
1. On lui conseillera d’enrichir son alimentation en sucres lents lors des 3 repas principaux.
2. Si la patiente a toujours faim, on lui demandera de réaliser un agenda nutritionnel sur 3 jours pour vérifier ses apports caloriques.
3. On peut aussi lui conseiller de faire des repas plus légers mais d’augmenter le nombre de collations pour fractionner son apport énergétique et mieux couvrir ses besoins au cours de la journée.
Attention cependant, une collation est censée rester « légère » :
Exemples de collations proposées par le Guide nutrition de la grossesse de l’INPES.
(Disponible et imprimable pour la patiente dans les Outils pratiques).
Risques liés à l’alimentation
L’alimentation habituelle des pays occidentaux couvre largement l’augmentation des besoins induite par la grossesse, mais n’exclut pas certains risques liés à l’alimentation :
- Une prise de poids excessive est facteur de risque de surcharge pondérale persistante à distance de l’accouchement, de diabète et de complications obstétricales.
La prise de poids recommandée varie en fonction de l’IMC, s’il est supérieur à 30 kg/m2, elle doit se situer entre 5 et 9 kg contre 11 à 16 kg lorsque l’IMC est normal. - La prise d’alcool est strictement contre-indiquée avec la grossesse, de plus elle n’a pas d’effet seuil.
- La vitamine A permet la différenciation cellulaire. Toutefois, les produits en contenant à fortes doses peuvent être tératogènes : foie ou des produits à base de foie, quelle que soit l’espèce, voire certains compléments alimentaires pris de façon automédiquée.
- L’ingestion d’aliments contaminés par Listeria monocytogenes ou le toxoplasme.
- L’anémie ferriprive, plus fréquente en cas de milieu social défavorisé, de régime végétarien, de grossesses rapprochées.
Pour en savoir plus : Consulter la page Anémie. - Des carences vitaminiques, plus fréquentes dans certains groupes à risque.
Carences nutritionnelles
Les besoins en micronutriments sont théoriquement couverts par une alimentation équilibrée et diversifiée, cependant les carences vitaminiques sont fréquentes pendant la grossesse :
- Femmes épileptiques traitées par antiépileptiques.
- Antécédent de grossesse avec anomalie de fermeture du tube neural chez le fœtus (supplémentation en folates de 4 à 5 mg/jour en période péri-conceptionnelle : 1 mois avant le début de grossesse et jusqu’à 2 mois de grossesse).
- IMC élevé (> 28 kg/m2).
- Milieu défavorisé à risque de carences nutritionnelles.
Les apports nécessaires en folates peuvent être fournis par l’alimentation quotidienne dans les fruits et les légumes (frais, en conserve ou surgelés), mais ils sont souvent insuffisants.
Leur prescription est recommandée en systématique de la période préconceptionnelle jusqu’à 12SA afin de prévenir les malformations du tube neural. Posologie : 0,4 mg/j.
Tableau indicatif des aliments riches en acide folique, issu du guide folates de solidarités-santé.gouv. Lien.
L’iode est un oligo-élément essentiel, substrat des hormones thyroïdiennes T3 et T4.
Il joue un rôle sur l’homéostasie thyroïdienne et sur le développement cérébral.
Cette carence en iode augmente selon l’âge et selon un gradient ouest/est (plus éloigné des zones de pêche).
Pendant la grossesse, les besoins quotidiens s’élèvent au minimum à 200 µg/jour.
Il n’y a pas d’argument pour proposer systématiquement une supplémentation en iode en dehors de populations carencées pour lesquelles cette supplémentation est efficace (grade A).
Où en trouver ? Dans :
- Les crustacés bien cuits (les cuire soi-même, éviter les crustacés sous vide, décortiqués et déjà cuits).
- Les moules.
- Les poissons de mer (cabillaud ou morue, maquereau, merlan, lieu, hareng, sardine, roussette, saumon…) frais, en conserves ou surgelés.
- Les produits laitiers.
- Les œufs.
- Le sel iodé (qu’on préférera pour la grossesse).
Cause souvent iatrogène, par prise de médicaments modifiant le métabolisme de la vitamine K (anticonvulsivants, antituberculeux, colestyramine).
Il existe alors un risque d’hémorragie intracrânienne néonatale.
Elle favorise l’absorption du calcium et joue donc un rôle dans l’équilibre phospho-calcique et la minéralisation du squelette fœtal.
Elle est synthétisée au niveau cutané sous l’effet des UVB.
Les facteurs de risque de déficit en vitamine D sont :
- Les patientes qui se situent dans des régions avec faible niveau d’ensoleillement.
- L’obésité.
- La pigmentation cutanée.
- Les traditions vestimentaires.
De très nombreuses patientes sont carencées en vitamine D, son dosage n’est toutefois pas recommandé par la HAS.
Quelques aliments contiennent naturellement de la vitamine D :
- Poissons gras (saumon, sardine, maquereau, etc.).
- Jaune d’œuf.
- Champignons (shiitake).
- Le foie en contient également mais n’est pas recommandé pendant la grossesse.
D’autres aliments sont « enrichis » en vitamine D, comme les produits laitiers.
Une supplémentation en vitamine D est recommandée pendant la grossesse afin de réduire le risque de rachitisme chez l’enfant et d’ostéomalacie chez la mère.
Prophylaxie : 1 ampoule d’UVEDOSE 100 000UI en prise unique vers le 6ème mois de la grossesse.
Le calcium jour un rôle majeur car il contribue à la minéralisation du squelette fœtal.
Les besoins en calcium augmentent de 30% pendant la grossesse, avec une augmentation physiologique de l’absorption intestinale maternelle du calcium pour y pallier.
La vitamine D favorise l’absorption intestinale du calcium.
Ainsi si les apports calciques ne sont pas adéquats, le fœtus puisera dans les réserves maternelles. Néanmoins, son dosage n’est pas recommandé dans le suivi de grossesse.
Il est apporté par l’alimentation, essentiellement par le lait et les produits laitiers.
Pour assurer les besoins quotidiens, il est conseillé de consommer 3 produits laitiers par jour, à varier : Lait (1 verre moyen de lait de vache 150mL), 1 yaourt ou fromage blanc (125g), 1 portion de fromage (20g), etc.
Carence en Fer :
Pendant la grossesse, les besoins en fer sont accrus en raison de l’augmentation de la masse érythrocytaire, du développement placentaire et de la croissance globale.
Le total des besoins en fer pendant la grossesse est estimé à 850-1000 mg avec une augmentation de l’apport nutritionnel à 20 mg/jour (contre 10 mg classiquement), voire à 30 mg/jour pour le 3e trimestre.
Le fœtus constitue des réserves en fer, indépendamment de celles de sa mère.
Pendant la grossesse a lieu une réponse physiologique à la diminution des réserves maternelles : les besoins accrus en fer sont satisfaits grâce à une augmentation marquée du taux d’absorption intestinale, qui optimise son métabolisme, parallèlement à l’aménorrhée induite par la grossesse qui contribue à son épargne.
Dans l’alimentation occidentale, les aliments de type viande, poisson, légumineuses, céréales et fruits représentent les principales sources d’apport en fer avec une moyenne de 10 à 15 mg.
A savoir que le fer contenu dans les aliments d’origine animale est relativement bien absorbé (30 à 40%), à la différence de ceux d’origine végétale (ne dépasse pas les 5%).
Cependant, cette absorption en fer est freinée par la caféine et la théine. Le thé et le café sont donc à consommer, de façon modérée, à distance des repas (2 à 3 tasses/jour).
Au contraire, la vitamine C favorise son absorption.
L’anémie ferriprive est rare avant la grossesse et au début de celle-ci, estimée à 5%. En revanche, la carence en fer est fréquente au cours de la grossesse (presque 50 % des femmes n’ont pas de réserve adéquate).
Pour en savoir plus : Consulter la page Anémie.
Les facteurs de risque de carence martiale sont :
- Restrictions alimentaires et régimes spéciaux (végétariens, végétaliens).
- Dénutrition.
- Milieu social défavorisé et faible niveau d’éducation.
- Grossesse multiple.
- Grossesses rapprochées.
On réalisera une NFS, voire un dosage de la ferritine dès le 1er trimestre de grossesse, si ces facteurs de risque sont présents.
L’ensemble des hautes instances de santé relatives à la grossesse (HAS, CNGOF, et l’OMS) ne préconisent pas une supplémentation martiale systématique mais bien une supplémentation en cas de carence avérée, attestée par une anémie avec hypoferritinémie.
La supplémentation en fer doit se faire en fonction de la NFS et/ou d’un taux faible de ferritine et/ou sur signes d’appel cliniques ou antécédents d’anémie, avec des seuils fixés à :
- Au 1er < 11 g / dl.
- Au 2ème trimestre et 3ème trimestre < 10,5 g / dl.
- Ferritine < 12 µg (réserves en fer épuisées).
De plus, il n’est pas recommandé de démarrer trop tôt et à tort un traitement de supplémentation, car il pourrait amplifier les nausées présentes souvent au 1er trimestre.
Prescription : Fer de l’ordre de 50 à 120mg, selon le degré de l’anémie, pendant 6 semaines (prévoir une nouvelle NFS de contrôle 6 semaines plus tard).
Princeps disponibles sur le marché :
- Tardyferon B9® 1cp par jour.
- Tardyferon 80® 1 à 2cp par jour.
- Timoferol® 1cp par jour (50mg), parfois mieux toléré que le Tardyferon.
- Fero-grad® vitamine C 1cp par jour.
Les répercussions d’une anémie ferriprive sont connues : Risque de prématurité et d’hypotrophie fœtale. Risque d’infections, de complications obstétricales pour la mère.
- Le Fluor, le Magnésium, le Zinc, le Cuivre et le Sélénium : Aucun argument à leur supplémentation systématique.
- Les compléments multivitaminés : leur intérêt n’a pas été évalué suffisamment dans les études. De plus, les dosages étant extrêmement variables selon les préparations, cela n’est pas indemne de risque. Une étude rétrospective unique évoque des cas de polymalformations liés à leur consommation pendant la grossesse.
Ils ne sont donc pas à recommander.
Régimes spéciaux
De plus en plus de patientes optent pour des régimes végétariens, végétaliens ou vegan.
Il est important de respecter leur choix. Une alimentation entièrement végétale convient pendant la grossesse et l’allaitement à condition de veiller au risque carentiel chez ces patientes, notamment de prêter une attention particulière à leur apport en fer, en vitamine B12, en vitamine D, en calcium et en oméga-3.
En cas de non surveillance du risque carentiel et de nutrition non adéquat, le régime végétalien est associé à un risque accru de nouveau-nés petits pour l’âge gestationnel et à un poids de naissance inférieur (RR = 5,9, IC à 95%, 1,2-21,8).
Un avis auprès d’un médecin nutritionniste peut être requis en cas de carences. Tout est une question d’adaptation.
Les conseils qui peuvent être prodigués sont de :
Consommer de grandes quantités d’aliments végétaux variés, en insistant sur le fait qu’ils soient entiers ou peu transformés.
Limiter la quantité de graisses végétales à 30% de la ration lipidique totale quotidienne, comme recommandée par les apports diététiques de référence, en choisissant des graisses végétales qualitatives (lin, olive, colza, arachide, etc.), qui sont sources d’acides gras oméga-3. Notamment des huiles monoinsaturées variées, en évitant les graisses trans et les huiles tropicales (huiles de coco, de palme et de palmiste).
Consommer des quantités adéquates de calcium.
Alternatives si la patiente n’aime pas les produits laitiers, ou est intolérante au lactose :
- Eaux minérales riches en calcium (sur l’étiquette : teneur en calcium supérieure à 150 mg/l).
- Amandes.
- Les boissons végétales « enrichies » et yaourts végétaux.
- Haricots blancs ou haricots « à œil noir ».
- Légumes verts : épinard, chou vert, kale, chou chinois, cresson, fenouil, etc.).
- Tofu préparé avec du sulfate de calcium et tempeh.
- Les graines de sésame et Tahini (crème de sésame).
- Les figues séchées.
Il est inutile de prendre des suppléments en calcium en cas d’alimentation adaptée.
Faire attention à la carence en vitamine D chez la patiente : aucun type de régime ne peut fournir des quantités suffisantes de vitamine D, les recommandations pour la vitamine D sont les mêmes que pour la population générale.
Surveiller la carence en vitamine B12 : Etant donné que la vitamine B12 se trouve presque exclusivement dans les aliments d’origine animale, une quantité suffisante de vitamine B12 ne peut pas être trouvée dans les aliments végétaux, il est donc important de consommer quotidiennement des aliments riches en vitamine B12 :
– Des œufs et des produits laitiers pour les personnes végétariennes.
– Une supplémentation en vitamine B12 en cas de carence avérée au bilan sanguin et si la patiente est vegan. A noter que les aliments fermentés et les algues ne peuvent pas être considérés comme des sources fiables de vitamine B12.
A savoir que la supplémentation en B12 est variable au niveau international : Aux États-Unis, elle consiste en l’injection de 1 mg de cyanocobalamine par jour pendant la première semaine, suivie d’injections hebdomadaires le mois suivant, puis d’injections mensuelle.
Proposition de schéma de supplémentation orale pour les carences en vitamine B12 chez les patientes enceintes et allaitantes issue de Vegan Nutrition for Mothers and Children: Practical Tools for Healthcare Providers ».
Privilégier des aliments riches en fer :
- Légumineuses et aliments à base de soja : Lentilles, haricots, fèves, aliments à base de soja (tofu, tempeh). Par prudence, les aliments à base de soja contenant des phyto- estrogènes doivent être limités à 1 par jour.
- Céréales : Quinoa, riz complet, flocons d’avoine. Germes de blé.
- Fruits à coque : Noix, noisettes, amandes, noix de caju, pistaches, cacao non sucré en poudre.
- Graines : Graines de courge, graines de chia, graines de lin, graines de sésame.
- Légumes : Bette, chou vert, ail, oignon.
- Fruits : Abricots, bananes, figues, pêche, pomme, raisin, pruneau, tomate.
- Algues : Ao-nori, nori, la dulse, la laitue de mer, le wakamé ou encore la spiruline (fer entre 25-200 mg/100g).
- Herbes fraîches : Aneth, Basilic, Cerfeuil, Ciboulette, Coriandre, Laurier, menthe, Persil, Romarin, Sauge, Thym ou herbes séchées : Sauge, marjolaine, herbes de provence, origan, sariette et les autres précédemment citées ou épices : cannelle, curcuma, curry, paprika, safran.
Pour faciliter l’absorption du fer, il est important d’inclure dans le repas un aliment riche en vitamine C : Agrumes, brocolis, fraises, melons, poivrons, kiwi.
Valoriser les apports en protéines végétales, qui doivent être augmentés de 10% chez les patientes.
Tous les acides aminés essentiels se trouvent dans les protéines végétales. Il ne faut pas hésiter à les varier. Dans certains pays du Tiers monde qui ont un régime alimentaire végétarien quasi exclusif, l’association de céréales aux légumineuses lors de leurs repas permet de pallier aux carences en protéines. Sont une bonne source de protéines :
- Les haricots, les lupins, légumineuses.
- Les céréales et pseudo-céréales (sarrasin, quinoa et amarante).
- Les fruits à coque : Les noix, les graines.
- Les légumes à feuilles vertes : Les épinards.
- Le soja et ses dérivés : Boisson végétales, yaourt de soja, tofu, tempeh et analogues de viande à base de protéines de blé ou de soja.
Pour donner un ordre de grandeur pour les patientes végétariennes : 18 à 20 g de protéines correspondent à :
- 4 yaourts.
- 2 œufs.
- 100 g de viande, volaille ou poisson.
- 90 g de camembert.
- 70 g d’emmental.
- 1/2 l de lait.
Précautions d’hygiène alimentaire à prendre pendant la grossesse
La toxoplasmose est due à un parasite présent dans la terre, et donc sur les végétaux ou dans la viande. On peut être contaminé si l’on consomme des aliments mal lavés ou peu cuits.
- Bien cuir la viande (pas de viandes crues ou peu cuites). Éviter les viandes marinées ou fumées.
- Nettoyer soigneusement les fruits, légumes et herbes aromatiques, éventuellement à l’aide d’une brosse sous l’eau courante afin de réduire leur teneur en pesticides et en possibles microorganismes.
- Ustensiles de cuisine lavés soigneusement.
- Lavage des mains régulier : Lors de la préparation du repas, avant de passer à table, dès que les mains sont souillées.
- Jardinage avec des gants et lavage des mains soigneux a posteriori.
- Ne pas laver soi-même la litière du chat, ou alors avec des gants et un lavage de main après.
La bactérie listeria, très répandue dans l’environnement, peut se retrouver dans les aliments d’origine végétale ou animale, même s’ils ont été réfrigérés. A savoir que la bactérie n’altère « ni l’aspect, ni l’odeur, ni le goût des aliments ».
Il est recommandé d’éviter :
- Les fromages à pâte molle à croûte fleurie (camembert, brie) et à croûte lavée (type munster, pont-l’évêque, maroille), surtout s’ils sont au lait cru et donc non pasteurisés.
De même pour les fromages bleus, féta et chèvre crémeux, et ce même s’ils sont faits de lait pasteurisé. - Les fromages râpés industriels. Les seuls fromages qui peuvent être consommés sans risques sont : Les fromages à pâte pressée cuite (type beaufort, comté, emmental, gruyère, parmesan) et les fromages fondus à tartiner. Il est conseillé d’enlever la croûte de tous les fromages.
- Certains produits de charcuterie : Rillettes, pâtés, foie gras, produits en gelée.
- La viande crue ou peu cuite.
- Les coquillages et poisson crus (sushi, ceviche, sashimi, tarama, huîtres, palourdes), les poissons fumés (saumon, truite), et les crustacés décortiqués vendus cuits.
- Graines germées crues.
- Les oeufs crus ou à peine cuits et tous les aliments qui en sont dérivés (vinaigrette césar maison, sauce hollandaise peu cuite, par exemple).
- Le Kombucha.
De plus, il est nécessaire de veiller à :
- La propreté de la cuisine et du réfrigérateur (le thermostat doit être réglé à 3-4°C et le réfrigérateur doit être régulièrement nettoyé et désinfectése).
- La séparation entre produits crus (viande, légumes) et aliments cuits ou prêts à consommer.
- Au respect des dates limites de consommation.
- Les restes ne doivent pas être conservés plus de 3 jours.
Bien qu’il soit recommandé d’avoir un apport en poisson 2 à 3 fois par semaine, certains poissons peuvent stocker un taux de métaux lourds plus important, notamment les poissons dits « prédateurs ». Ainsi, leur consommation n’est pas déconseillée mais limitée à :
- 150g/mois pour : Le thon frais ou surgelé, le requin, l’espadon et le marlin.
- 300g/semaine pour : Le thon blanc « germon » en conserve à 300 g par semaine (environ deux conserves de 170 g).
Poissons et fruits de mer qui peuvent être consommés sans restriction : la truite (sauf le touladi), l’aiglefin, le thon pâle en conserve, la sole, le maquereau, les sardines, l’omble, le hareng, le saumon, la plie, l’éperlan, les anchois, la goberge, le tilapia, les huîtres cuites, les moules, les palourdes, les pétoncles, le crabe, les crevettes et le homard.
Apports hydriques
Il est important d’insister sur une bonne hydratation : boire au moins 1,5 L d’eau par jour. Elle permet également de lutter contre la constipation.
Limiter les boissons « excitantes » à base de théine, de caféine, qui peuvent entrainer des palpitations, de la nervosité et une perturbation du sommeil.
Il est conseillé de ne pas dépasser 300 mg de caféine par jour.
Éviter au maximum les boissons gazeuses et les sodas.
Pour donner un ordre d’idée : Un espresso d’une contenance de 30mL en contient environ 50mg, une tasse de 250mL en contient presque 180mg.
Une tasse d’environ 250 mL de thé noir en contient 50 mg contre 30mg pour le thé vert.
A savoir que la caféine peut aussi être présente dans des produits dérivés type boissons énergisantes, Cola : Une canette de 355 ml de cola contient de 36 à 50 mg de caféine !
- Les boissons énergisantes sont déconseillées chez la femme enceinte car elles peuvent renfermer du ginseng ou de la taurine sur lesquels nous n’avons pas de recul.
- La tisane permet un apport hydrique sans théine, toutefois il faut être prudent vis-à-vis des plantes qu’elle contient. Celles vendues pour le plus grand nombre en supermarchés sont relativement à faible risque.
Les infusions à base de gingembre sont recommandées en cas de nausées et vomissements du début de grossesse. - L’alcool est une contre-indication absolue pendant la grossesse.
Édulcorants et régimes
La grossesse n’est pas le moment de réaliser un régime. Les régimes amaigrissants sont proscrits. Mais cela n’empêche pas la patiente de faire attention à son alimentation.
Les édulcorants et autres substituts de sucre (l’aspartame, le sucralose et l’acésulfame potassium) seraient inoffensifs en petites quantités. Ils sont souvent utilisés chez la patiente diabétique qui a une forte appétence pour les produits sucrés.
Néanmoins, « le sucre appelle le sucre » et stimule donc l’appétence vers les produits sucrés. Ils sont nutritionnellement « pauvres » pour la femme enceinte, par conséquent il vaut mieux limiter leur consommation.
Diabète gestationnel et alimentation
En cas de diabète gestationnel, la femme enceinte doit pratiquer l’autosurveillance glycémique, 4 à 6 fois par jour. Avec des objectifs glycémiques inférieurs ou égaux à 0.95g/L à jeun et inférieurs à 1,20g/L en post-prandial.
Ces résultats déterminent la prescription d’un traitement par insuline.
Le premier traitement est la prise en charge diététique avec régime alimentaire adapté et le contrôle du poids :
Un « Régime » glucidique en privilégiant les glucides à index glycémique (IG) bas et limiter ceux à IG élevé.
PDF très complet au sujet du régime alimentaire dans le cadre d’un diabète gestationnel, réalisé par des diététiciennes et pouvant être imprimable à votre cabinet à destination de vos patientes.
Proscrire au maximum les sucreries, les pâtisseries, confitures, les boissons type sodas ou jus de fruits. De même que les produits à base de céréales raffinées : les pâtes, le riz blanc, le pain blanc, ainsi que la pomme de terre et ses dérivés (frites, chips, purée, etc.). Conseiller au contraire des aliments complets comme :
- Un pain aux céréales, du quinoa.
- La majorité des légumes verts et secs : Les petits pois, les fèves, les lentilles, les pois chiches
- La plupart des fruits frais : Pommes, oranges, pamplemousses, poires (attention à la pastèque et la cerise qui ont des indices élevés). Les fruits sont souvent limités à 2 par jour car ils sont un apport non négligeable de sucre rapides dans le contexte d’un diabète gestationnel et sont à consommer à la fin d’un repas.
Limiter les graisses saturées : On les retrouve dans les viandes grasses (mouton, agneau, boeuf, etc.), le beurre, la crème fraîche, la margarine ordinaire, les charcuteries, mais également le lait entier, le fromage.
Favoriser un apport en fibres de 25 à 30g par jour : Elles ralentissent l’absorption des glucides et donc le pic d’hyperglycémie post-prandiale (et sont souvent salutaires en cas de constipation chez la femme enceinte !).
Les meilleures sources de fibres sont les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots rouges), les céréales complètes, les oléagineux (amandes, noix), les fruits et légumes.
En cas de satiété perturbée ou de grignotages compulsifs, encourager des repas fractionnés : Répartition de la prise des glucides au cours de la journée sur 3 repas et 2 collations.
Nous vous conseillons de télécharger le « Guide nutrition de la grossesse » de l’INPES afin de renseigner au mieux vos patientes enceintes, ci-dessous.
Mis à jour le 21 février 2022.
SOURCES :
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