COVID-19
Sommaire
Symptômes
Physiologie
Transmission materno-fœtale
Allaitement
Complications
Évolution
Vaccins et grossesse
Toute femme enceinte fébrile est potentiellement porteuse d’une infection à Covid 19, et doit se faire tester. Il ne faut tout de même pas négliger les autres étiologies chez une femme enceinte fébrile (pyélonéphrite, chorioamniotite).
Symptômes
Les symptômes peuvent être très polymorphes, les plus fréquents sont : la toux, la fièvre, dyspnée, l’anosmie et l’agueusie car ce virus possède un neurotropisme, des symptômes comme la diarrhée, des myalgies, de la fatigue, un mal de gorge, des malaises, des céphalées et le manque d’appétit. L’infection peut également être totalement asymptomatique.
Les évolutions de ces symptômes sont de durée inégale, allant de quelques jours à plus de 3 semaines (avec une forme de réascencion des symptômes possibles au bout de 3 semaines).
Physiologie
Les femmes enceintes sont plus vulnérables à l’infection SARS Cov 2 du fait de la physiologie respiratoire, cardio-vasculaire et immunologique modifiée lors de la grossesse.- Cela est surtout valable à T3, avec une augmentation de la pression abdominale, impactant la pression exercée sur le diaphragme, pouvant limiter l’amplitude des mouvements respiratoires, et donc la réalisation d’une intubation dans les cas les plus graves.
- Le diaphragme et les autres muscles impliqués dans la respiration active ont un tonus diminué durant la grossesse pour supporter l’augmentation de la masse utérine.
- La capacité pulmonaire totale est diminuée à T3.
- La courbe de dissociation de l’oxyhémoglobine est modifiée : en situation de normoxie, elle favorise une délivrance rapide d’O2 aux tissus, et notamment au placenta, mais en situation d’hypoxie, le relargage d’O2 est fortement diminué vers le placenta.
- Il existe une baisse de l’immunité cellulaire bien connue chez la femme enceinte pour tolérer la greffe embryo-fœtale, et donc un plus grand risque d’infections intra-cellulaire (virus, parasites, etc).
Les comorbidités importantes chez la femme enceinte sont :
- L’obésité.
- Les pathologies respiratoires (et une un plus grande susceptibilité aux infections respiratoires, du fait de la physiologie expliquée ci-dessus).
- Le diabète.
- La pré-éclampsie.
- Les cardiopathies.
- Les patientes transplantées.
Les signes biologiques, peuvent être des sources de confusion : CRP (modérément élevée), ASAT / ALAT 2 à 3N, lymphopénie et thrombopénie modérée sont fréquentes. L’hyperférritinémie est possible dans le cadre de l’orage cytokinique occassioné par l’infection.
Transmission materno-fœtale
Le risque de transmission verticale reste faible. Le passage trans-plancentaire dépend de la virémie, qui est souvent faible dans les infections à covid 19. Dans le cas où la patiente contracterait l’infection à COVID-19 en début de grossesse : Il faut savoir qu’à partir d’environ 10 à 12 semaines de grossesse, les IgG maternelles sont transférées via le placenta vers le fœtus. Ce processus est appelé immunisation passive et culmine au dernier trimestre : La majorité des IgG maternelles est transférée au cours des 4 dernières semaines de gestation.
Il n’existe à l’heure actuelle aucune information sur le risque de transmission à T1.
Il n’y a pas de risques malformatifs connus.
Les 3 échographies sont capitales dans ce suivi obstétrical, et ne sont pas différables.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires, liées au stade du COVID-19, afin d’évaluer si le mode et le moment de l’accouchement peuvent affecter différemment l’évolution des résultats maternels et fœtaux. La césarienne est pour le moment le mode d’accouchement souhaitable chez les femmes enceintes atteintes de COVID-19 malgré les lignes directrices et les recommandations des experts qui suggèrent d’opter pour l’accouchement vaginal en l’absence de comorbidités obstétricales.
Allaitement
Les données bien que limitées, ne montrent pas de risques de transmission du virus Covid-19 par le lait maternel. L’infection maternelle à Covid-19 ne contre-indique pas l’allaitement, qui est possible et encouragé au vu de ses effets généraux bénéfiques sur la santé de la mère et de l’enfant. En revanche, des mesures d’hygiène s’imposent : Lavage des mains avant de toucher l’enfant, port du masque.Complications
Dubey et al. ont constaté dans une méta-analyse que 27% des femmes enceintes atteintes de COVID-19 ont eu des événements indésirables de grossesse tels que :- Taux d’avortements spontanés au premier trimestre légèrement augmenté.
- Une naissance prématurée.
- Une malperfusion vasculaire fœtale.
- Une rupture prématurée des membranes.
- Un risque thromboembolique accru (le COVID-19 majore d’autant plus l’état d’hypercoagulabilité présente chez les femmes enceintes).
Évolution
L’évolution est toujours imprévisible. La patiente nécessite un suivi renforcé en cas d’infection à COVID-19.
Une femme enceinte infectée COVID-19 sans signes de gravité ne nécessite pas d’hospitalisation et doit être isolée à son domicile dans un premier temps.
Lorsqu’une femme enceinte est suspecte d’être infectée ou infectée sans signes de gravité : si une pathologie obstétricale est associée (menace d’accouchement prématurée, retard de croissance intra-utérin, HTA etc), la prise en charge thérapeutique et les règles de transfert in utero sont les mêmes qu’habituellement.
Vaccins et grossesse
L’ANSM poursuit son enquête de pharmacovigilance en temps réel sur la sécurité des vaccins. A ce jour, aucun signal n’a été identifié chez les femmes enceintes et allaitantes avec l’ensemble des vaccins contre la COVID-19 disponibles en France. A ce jour, les études n’ont pas mis en évidence de conséquences des vaccins à ARNm sur le déroulement de la grossesse. Les données des études cliniques concernant les vaccins à vecteur viral (Astrazeneca et Janssen) ne sont pas disponibles à ce jour. L’ARNm n’étant pas réplicatif, il est donc dépourvu de pouvoir infectant.
Une étude de cohorte prospective nommée « Covacpreg » a été mise en place pour d’approfondir les connaissances sur les vaccins contre la COVID-19 en évaluant leurs éventuels effets indésirables, sur les femmes enceintes exposées et sur l’enfant à naître. Les inclusions au sein de l’étude se poursuivent jusqu’au mois d’avril 2022.
Le centre de pharmacovigilance (CRPV) de Lyon, associé à celui de Toulouse, assure une évaluation de la sécurité d’emploi des vaccins contre la COVID-19 chez les femmes enceintes en recueillant des informations auprès d’elles après leur(s) injection(s) et après la naissance de leur enfant.
Chez la patiente allaitante, la vaccination contre la COVID-19 (vaccin à ARNm ou à vecteur viral) est envisageable.
Mis à jour le 11 janvier 2022.