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Voyages

Sommaire

Le train

La voiture

L’avion

Le bateau

Quand partir ?

Quelque-soi le moyen de transport, les longs trajets sont à risque de survenue de phlébite.

La grossesse multiplie par 10 le risque de phlébite chez la femme !

Le train

Il est sans doute le moyen de transport le plus adapté à la grossesse du fait de son absence de stress et de risques d’accidents liés à la conduite.

La voiture

Respecter quelques règles simples :

  • Ne pas conduire > 6h dans la journée.
  • Faire une pause toutes les 2 heures d’au moins 30 minutes.
  • Conduire sur des routes goudronnées en bon état.
  • Eviter les situations de conduite stressante (embouteillage…).

Les trajets longs en voiture sont à diminuer dès 22 SA

Le port de la ceinture de sécurité est obligatoire quelque soit le terme de la grossesse : La ceinture doit être placée au-dessus et sous le ventre et non pas sur celui-ci. Le risque principal est celui des accidents de la route car tout choc même à faible cinétique peut être dangereux.

En cas d’accident de la route, consulter aux urgences maternité les plus proches, il existe en effet un risque de complications graves (décollement du placenta) durant les 24h suivant le choc.

L’avion

Le risque de phlébite est encore plus important en avion. Le fait de voyager en avion en dehors de la grossesse multiplie déjà le risque de phlébite par 4.

Pour les éviter :

  • Porter des bas de contention.
  • Bien s’hydrater.
  • Il est recommandé de déambuler le plus possible (toutes les 30 minutes) : pour cela réservez une place côté couloir, pour pouvoir se lever plus facilement.
  • L’utilisation d’anticoagulant peut être discutée avec votre médecin en cas de facteurs de risques associés à la grossesse (obésité, antécédent de phlébite…), surtout en cas de voyage en avion.

Toute complication liée à votre grossesse doit vous faire prendre l’avis de votre gynécologue, médecin traitant ou sage-femme avant tout départ en avion.

Du fait de la concentration diminuée en oxygène en altitude dans la cabine de l’appareil, les patientes présentant une maladie cardiaque, une hémopathie ou une anémie sévère (hémoglobinémie < 8.5 g/dl) doivent consulter leur médecin avant de prendre l’avion.

  • Pas de risque d’hypoxie : Au niveau du fœtus, il n’y a pas de modification du rythme cardiaque en relation avec l’hypoxie maternelle car le fœtus présente une saturation de base plus basse et son hémoglobine fœtale fixe plus fortement l’oxygène.
  • Irradiation : Depuis 2001, Air France utilise le système informatisé SIEVERT qui permet, grâce à la cartographie des débits de dose validée par l’IRSN, d’obtenir la dose reçue pour chaque vol.
    Pour une femme enceinte, la législation restreint la limite recommandée pour le fœtus à un équivalent de dose d’1 mSv pour la durée restante de la grossesse sans dépasser 0,5 mSv sur un mois.
    Rappelons que l’exposition moyenne pour un français est de 2,4 mSv par an, qu’un scanner thoracique est de 10 mSv, qu’une radiographie pulmonaire expose de 0,05 à 0,1 mSv et qu’une interruption médicale de grossesse se discute à partir de 200 mSv.
    Pour le voyage pendant la grossesse, où il faudrait au moins réaliser 7 voyages à dose maximale pour dépasser cette valeur, il serait déraisonnable de décourager une patiente enceinte, de vacances ou de visites familiales en voyage aérien, en raison de problèmes de rayonnement, même pour les destinations les plus éloignées.
    En utilisant les taux de 150 µSv pour les longs courriers et 60 µSv pour les vols nationaux avec pour limite 1 mSv, il ne faudrait pas dépasser 7 vols longs courriers et 17 vols intérieurs en tout.

Risques spécifiques liés au milieu aéronautique :

  • La ceinture de sécurité du fait de l’imprévisibilité des turbulences, risques des traumatismes abdominaux de celle-ci chez la femme enceinte, le port de la ceinture de sécurité doit être permanent. Celle-ci doit être au niveau des hanches entre le pelvis et l’abdomen.
  • Les vibrations.
  • Le bruit : Les nuisances sonores sont un facteur de stress, l’OMS a fixé à 85 db le seuil de dangerosité, ce seuil n’est pas atteint lors des vols commerciaux. En revanche, le niveau de bruit mesuré sur la piste autour d’un avion peut atteindre 92,6 db (moyenné sur 8 heures), imposant une protection pour le PNT lors de la visite pré vol. De plus, même s’il existe une atténuation des bruits par la paroi abdominale et le liquide amniotique, et que la maturation de l’organe de l’audition ne débute qu’à la 24e SA, pour l’académie de pédiatrie américaine, il ne parait pas exclu que l’exposition au bruit durant la grossesse ne soit responsable de complications telles que la prématurité, un petit poids de naissance, et des altérations de l’audition chez l’enfant.
Durée de vol Moins de 3 heures Entre 3 et 8 heures Plus de 8 heures
Risque faible Rien Rien Rien
Risque moyen Rien Rien ou bas de contention Bas de contention
Risque élevé Rien Bas de contention

Bas de contention

+/- anticoagulant

Au total, le risque thromboembolique lors d’un vol pour une femme enceinte est situé entre 0,3 et 1 pour 1000 grossesses. D’autres éléments peuvent intervenir pour augmenter le risque de thrombose :
En effet des facteurs constitutionnels viennent favoriser le risque de thrombose. Une thrombophilie, ou la mutation du facteur V de leiden, peuvent augmenter respectivement de 16 et 14 fois le risque de thrombose. Ensuite les autres facteurs pouvant augmenter le risque sont les mêmes que dans la population générale : tabac, obésité, antécédent de thrombose, âge supérieur à 35 ans.

Ce risque est multifactoriel, il dépend en grande partie de la durée du vol, des modifications physiologiques de la grossesse, et enfin des contraintes physiques liées au vol.

Même si le personnel de bord est formé à l’accouchement d’urgence, une étude récente montre que seulement 29 % des compagnies disposent de kit permettant de réaliser correctement ces accouchements ! Il convient donc de bien s’informer auprès de sa compagnie avant d’acheter son billet.

La plupart des compagnies aériennes acceptent les femmes enceintes jusqu’à 36 SA, mais il est préférable de se renseigner auprès de la compagnie avant le départ.

Les recommandations de la majorité des compagnies aériennes sont les suivantes en l’absence de complications liées à la grossesse :

  • Voyage possible sans certificat médical jusqu’à 28 semaines d’aménorrhées.
  • A partir de 28 semaines d’aménorrhées, la future maman doit être porteuse d’un certificat médical récent précisant la date prévue d’accouchement ainsi que l’absence de complication actuelle de la grossesse.
  • Pour une grossesse simple (un seul fœtus) : les compagnies acceptent les futures mamans avec leur certificat médical jusqu’à 36 semaines d’aménorrhées.
  • Pour une grossesse multiple (jumeaux ou plus…) : les compagnies acceptent les futures mamans avec leur certificat médical jusqu’à 32 semaines d’aménorrhées.
  • Dans tous les cas, la future maman doit attacher sa ceinture de sécurité sous l’abdomen, dans la zone pelvienne, dès qu’elle est assise.

Le bateau

Ce moyen de transport ne pose que peu de problèmes en dehors :

  • Du risque de mal de mer qui peut s’associer aux nausées maternelles en début de grossesse.
  • Du risque de chute en cas de mer agitée. En cas de mer agitée, il est préférable d’éviter de voyager en bateau en cas de remous.

Quand partir ?

Chez les femmes en bonne santé présentant une grossesse sans complication, il semblerait que le deuxième trimestre (entre 14 et 28 Semaines d’aménorrhée) soit la meilleure période pour partir en voyage. Il est cependant tout à fait possible de partir durant toute la grossesse, après avoir pris certaines précautions. Consulter votre médecin avant de partir en voyage.

  • 1er trimestre de la grossesse (0 à 14 SA) : Il existe un sur-risque de fausse-couches.
  • 2ème trimestre de la grossesse (14 à 28 SA) : C’est sans doute le meilleur moment pour voyager. Les risques de fausse-couches et accouchements prématurés sont bien inférieurs à ceux rencontrés respectivement aux 1er et 3ème trimestre de la grossesse. Il est tout de même raisonnable de voir votre gynécologue, médecin traitant ou sage-femme avant un grand départ.
  • 3ème trimestre de la grossesse (de 28 SA jusqu’à terme) : Le risque principal est celui de l’accouchement prématuré (qui concerne 7 à 12.5 % de toutes les grossesses).

Pour les voyages à l’étranger, des mesures prophylactiques doivent être entreprises en fonction du pays de destination : hygiène alimentaire, risque infectieux, vaccination, etc.

Les risques d’intoxication alimentaire sont possibles. Il est fortement conseillé de se renseigner sur les structures d’accueil pour les femmes enceintes.

Mis à jour le 22 février 2022.

SOURCES :

Hezelgrave NL, Whitty CJ, Shennan AH, Chappell LC. Advising on travel during pregnancy. BMJ. 2011 Apr 28;342:d2506. doi: 10.1136/bmj.d2506. PMID: 21527456.

Melidosian L, Evans E, Stewart K, Antony KM. Travel During Pregnancy: A Study of Postpartum Women in Madison, Wisconsin. WMJ. 2019 Oct;118(3):114-119. PMID: 31682746.

Koren G. Is air travel in pregnancy safe? Can Fam Physician. 2008 Sep;54(9):1241-2. PMID: 18791096; PMCID: PMC2553461.

Marie Leteurtre. Mémoire pour l’obtention du Diplôme inter-universitaire
« Formation complémentaire en gynécologie-obstétrique pour le médecin généraliste ». Chapitre Voyages et grossesse. CHU de Nîmes. 2018. 77 Pages.

N. Aubel, M. Brin, V. Equy, A. Moreau-Gaudry Voyage et grossesse place des profesionnels de santé dans le conseil aux femmes enceintes. La revue du praticien, 2099, Vol.59 (10), p. 23-28.

C. Charlier, P-H. Consigny. La femme enceinte voyageuse. Article EM Consulte. Vol 44 – N° 6P1 P. 667-674 – juin 2015

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