1. Accueil
  2.  » 
  3. Conseils grossesse
  4.  » 
  5. Santé
  6.  » Médicaments

Médicaments

Sommaire

Principes pratiques de prescription médicamenteuse chez la femme enceinte ou désirant une grossesse

A savoir

Médicaments à risque

Autres médicaments qu’il convient d’adapter à la grossesse

Les vaccins

Liens utiles en lien avec médicaments et grossesse

La prise d’un médicament n’est pas anodine durant la grossesse car la plupart des traitements administrés passent la barrière placentaire.
Ceci est d’ailleurs marqué dans les esprits, avec les conséquences du Thalidomide dans les années 60.

Aujourd’hui, environ 3 % des enfants naissent porteurs d’une malformation, avec une origine médicamenteuse ou toxique imputable dans moins de 5 % des cas. Même en dehors de toute prise médicamenteuse le « risque zéro » n’existe donc pas !
Cependant, certains traitements demeurent essentiels dans le cadre d’une maladie chronique (épilepsie, diabète, lupus, HTA, etc.).

Rappelons qu’en cas de pathologie chronique, la grossesse n’est donc plus considérée à bas risque et son suivi n’est plus éligible en médecine générale.

Nous allons donc lister les règles de bonnes prescriptions chez la femme enceinte.

Principes pratiques de prescription médicamenteuse chez la femme enceinte ou désirant une grossesse

Chez une patiente avec une pathologie chronique et avec un projet de grossesse, une consultation préconceptionnelle s’avère nécessaire avec un spécialiste en lien avec sa pathologie pour lui fournir toutes les informations nécessaires et adapter son traitement chronique en vue d’une future grossesse.

Débuter une prescription d’acide folique quotidienne dès que la patiente a un désir de grossesse 0,4 mg/j et 5 mg/j en cas d’antécédent d’anomalie de fermeture du tube neural (spina-bifida, méningocèle, etc.).

Proscrire tout arrêt brutal d’un traitement chronique mais privilégier l’adaptation et l’information (exemple : de nombreuses femmes arrêtent d’elles-mêmes leur traitement par Levothyrox pensant bien faire alors que cela peut être délétère sur le fœtus) et éviter également de sous-traiter la patiente.

Évaluer la balance entre le bénéfice maternel et le risque fœtal à chaque prescription ou renouvellement, selon les données scientifiques effectives et l’âge gestationnel de la patiente.

Privilégier la monothérapie médicamenteuse le plus possible.

Choisir la dose efficace la plus faible et la demi-vie la plus courte possible.

Supprimer tout médicament non indispensable et non efficace en réévaluant régulièrement selon la réponse clinique.

Informer la patiente d’éviter au maximum toute automédication.

Ne pas hésiter à s’informer et à prendre contact auprès des centres régionaux de pharmacovigilance et auprès du CRAT en cas de doute (liste des organismes utiles en fin de page), qui répondent à toutes les questions concernant les risques d’un médicament pendant la grossesse et l’allaitement.

Ils peuvent aussi proposer une stratégie thérapeutique avec documentation à l’appui.

A savoir

Les études cliniques :

En pratique, il est peu éthique de réaliser chez la femme enceinte une étude clinique.
Les principales données restent des extrapolations d’études faites chez l’animal et sont basées sur les recensements de signalements d’effets indésirables a posteriori.
Les médicaments sont donc classés comme suit : « contre-indiqué pendant la grossesse », « déconseillé », « à éviter par prudence au cours de la grossesse », « utilisation envisageable au cours de la grossesse » ou « utilisation possible au cours de la grossesse ».

La plupart des médicaments ne sont pas approuvés avec la grossesse dans le VIDAL du fait des réserves liées à :

    • L’usage récent du médicament et aux faibles cohortes traitées (ex : anti TNF-alpha, biothérapies).
    • Aux difficultés techniques d’apporter la preuve de l’innocuité́ d’un médicament.
    • Aux contraintes juridiques d’obtention des AMM.

Pour toutes ces raisons, les réserves mentionnées dans le VIDAL ne doivent pas être à l’origine d’une demande d’IMG en cas de prescription.
Le CRAT reste la référence en matière de prescription chez la femme enceinte.

Les modifications pharmacocinétiques chez la femme enceinte :
Absorption :

La vitesse d’absorption peut être augmentée du fait d’une diminution de la motilité de l’estomac et de l’intestin (par action de la progestérone).
Le temps de vidange gastrique et la durée du transit sont augmentés dans 40% des cas.

Distribution :

La grossesse entraîne une augmentation du volume plasmatique d’environ 50%, avec un débit cardiaque et rénal qui varient dans les mêmes proportions. Cela entraîne également une hypoalbuminémie de dilution.
Cette augmentation du volume de distribution entraîne une diminution de la concentration plasmatique des médicaments (avant tout les hydrosolubles) par dilution et une majoration de leur fraction libre.

La plupart des médicaments ont une durée de vie et une T½ vie augmentées sauf pour ceux dont l’expression rénale l’emporte.

Métabolisme :

Le métabolisme tend à être augmenté, notamment sous l’effet des œstrogènes qui ont un effet inducteur sur certains cytochromes.

Élimination :

Le débit de filtration glomérulaire est nettement augmenté durant la grossesse (50-85 %) du fait de l’augmentation du flux sanguin rénal.
L’élimination de la plupart des médicaments est par conséquent augmentée pendant la grossesse (surtout les béta-lactamines).

Toutes ces modifications pharmocinétiques expliquent l’intérêt de ne pas sous doser une femme enceinte.

En cas d’exposition à un médicament (contre-indiqué avec la grossesse) : Les risques embryonnaires et fœtaux encourus dépendent des circonstances de la prise du médicament :

    • De la date de prise ainsi que du terme gestationnel au moment de l’exposition.
    • Du type de molécule incluant sa demi-vie d’élimination et sa posologie.
    • De la durée de prise.

En effet, la période d’exposition médicamenteuse peut avoir des effets différents selon le terme gestationnel :

    • Du jour de la fécondation au 12ème jour de grossesse, un médicament s’il est toxique pour l’embryon provoque une fausse-couche spontanée, c’est la loi dite du « tout ou rien ».
    • Puis jusqu’au 1er trimestre, a lieu l’organogénèse, si l’exposition survient durant cette période les effets pourront être tératogènes (selon la molécule).
    • Aux 2e et 3e trimestres, les effets pourront être foetotoxiques (selon la molécule).
    • En fin de grossesse, lors du travail ou de l’accouchement, les effets pourront être d’ordre néonataux.

Conduite à tenir :

1. Ne jamais parler de risque malformatif ou d’interruption médicale de grossesse sans les avis du centre de pharmacovigilance de votre CHU et du CPDPN.

2. Se renseigner auprès du CRAT ou Contacter le Centre de Pharmacovigilance Régional dans un 1er temps.

Nécessité de fournir très précisément :

    • Le ou les médicament(s) prescrit(s) / les doses prescrites / la durée du traitement.
    • La période gestationnelle durant laquelle le traitement a été pris.

A partir de ces données, de la pharmacopée du médicament, des données en tératogénicité et des publications scientifiques relatifs à la molécule(s) incriminé(es), le centre pourra répondre sous 8 jours environ, avec une réponse argumentée fiable et même proposer une stratégie thérapeutique adaptée.

3. Si le Centre de Pharmacovigilance met en évidence un risque de tératogénicité avéré, il sera de bon ton de requérir l’avis d’un Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal le plus proche de chez vous.

Globalement, peu de médicaments justifient une décision d’interruption de grossesse.
Les IMG pour raisons médicamenteuses sont devenues exceptionnelles.

Néanmoins, si cela le justifie, la poursuite ou non de la grossesse peut être discutée en comité de diagnostic prénatal, après information claire loyale et appropriée au couple.

Médicaments à risque

Liste des médicaments considérés à risque car tératogène et donc strictement contre-indiqués (ceux surlignés doivent toujours être accompagnés d’une contraception) :

Thalidomide :

Utilisé seulement dans le traitement du myélome multiple pour les patients > 65 ans.

Certaines « chimiothérapies » antimitotiques (Méthotrexate, Cyclophosphamide) :

Peuvent être utilisés exceptionnellement en cas de pathologie grave pendant la grossesse.
A savoir que le Méthotrexate provoque un risque abortif et malformatif non négligeable de 30% s’il est administré au 1er trimestre : Craniosténose, dysmorphie faciale, RCIU, cardiopathies congénitales.

Les immunosuppreusseurs Mycophénolate (Cellcept®, Mycortic ®) :

Entrainent des FCS dans environ 50% des cas et des malformations dans 25% cas, dans le cas d’une exposition à ces molécules au 1er trimestre :

    • Anomalies de l’oreille : microtie ou anotie voire atrésie du conduit auditif externe.
    • Fentes labio-palatines et narinaires, micrognathies.
    • Colobomes oculaires et microphtalmies.
    • Autres : cardiopathies, atrésies de l’oesophage, anomalies rénales (ectopie, agénésie), agénésies du corps calleux, hernie diaphragmatique, anomalies des phalanges.

Et il existe un risque accru d’infection materno-fœtale du fait de l’immunodépression (en particulier à CMV).

Les antiépileptiques :

Ceux contenant de l’acide valproïque (Dépakine®, Dépamide®, Dépakote®, Micropakine®) entrainent dans 2 à 3 % des cas des anomalies de fermeture du tube neural et dans 9 à 15% des cas des syndromes polymalformatifs : Malformations cardiaques (CIV ou CIA, atrésie de l’artère pulmonaire, …), fente palatine, atrésie ano-rectale, hypospadias, polydactylie, etc.

Les antiépileptiques sont tous potentiellement tératogènes, mais certains sont utilisables en cours de grossesse en l’absence d’alternative thérapeutique équivalente plus sûre, et à la condition d’une surveillance échographique anténatale renforcée.

Un traitement par acide folique à 5mg/jour au premier trimestre sera nécessaire en cas de prise de ces traitements :

    • Carbamazépine (Tégrétol®) : Entraine aussi des anomalies de fermeture du tube neural.
    • Le phénobarbital (Gardénal®) et phénytoïne (Dihydan®) : Peuvent entrainer des atteintes au niveau : face, cœur, app.génital, etc.
    • Le Topiramate (Epitomax®).

Si le Tégrétol et le Gardénal ne peuvent être arrêtés ou remplacés, ils restent possibles à la condition que :

    • Qu’ils soient utilisés en monothérapie.
    • Nécessité d’une surveillance par échographies anténatales précises ciblant les malformations du tube neural et cardiaques.
    • Vitamine K en fin de grossesse et à la naissance.

Préférer : Lamictal®, Rivotril® ou Urbanyl®.

Les dérivés de la vitamine A, les rétinoïdes. Notamment l’isorétinoïne et l’acitrétine (Contracné®, Curacné®, Procuta®, Roaccutane, Soriatane ®) :

Sont utilisés comme anti-acnéique ou dans le cadre des psoriasis majeurs.
Ils sont très tératogènes avec 20 à 25% de syndromes malformatifs : Atteintes du SNC, oreille externe, cardiopathies, squelette, thymus, avortements.

Ils nécessitent une contraception 1 mois avant leur prescription et jusqu’à 1 mois après arrêt pour l’isorétinoïne, et 2 ans pour l’acitrétine.
Les anti-acnéiques locaux sont moins contre-indiqués mais à éviter par précaution.

Misoprostol (Cytotec®, Gymiso®, Misoone®) :

Il induit des contractions utérines. En cas d’utilisation en début de grossesse, la mauvaise vascularisation fœtale engendrée entraine des malformations pour 2% des cas de type :

    • Anomalies des noyaux des paires crâniennes : Syndrome de Moebius.
      Paralysie le plus souvent bilatérale, des 6ème et 7ème paires de nerf crâniens, trismus, rétrognathie.
    • Anomalies distale des membres : Arthrogrypose, pieds bots, réductions distales, « anneaux de constriction », syndactylies ou camptodactylies.
    • Quelques cas d’hydrocéphalie décrits.

Les anomalies cliniques seront dépistées par échographie et une surveillance par le CPDPN est suggérée.

Liste de médicaments tératogènes ou foetotoxiques mais utilisables en cours de grossesse en l’absence d’alternative thérapeutique équivalente plus sûre, et à la condition d’une surveillance échographique anténatale renforcée pour certains :

Les anticoagulants oraux : Anti-vitaminiques K (Warfarine, Coumadine® / Acénocoumarol, Sintrom® / Fluindione, Préviscan®) :

Induisent des fausses-couches précoces.
C’est surtout la Warfarine qui est tératogène.

Si pris entre 6 et 9 SA, peuvent être responsables de :

    • Embryopathie aux AVK.
    • Syndrome poly malformatif (os longs, vertèbres, dysmorphie faciale).

Si pris à plus de 9 SA : Ils peuvent induire des anomalies cérébrales : microcéphalie, hydrocéphalie, etc.

Si la patiente est exposée aux AVK durant sa grossesse, une surveillance échographique renforcée et une IRM cérébrale fœtale sont nécessaires pour bilan morphologique.

Enfin, tout au long de la grossesse et lors de la période néonatale, ils peuvent induire des hémorragies chez le fœtus ou le nouveau-né et chez la mère.

Un relais par calciparine ou HBPM est donc nécessaire pour toute grossesse jusqu’au post partum immédiat.

A noter : Les anticoagulants directs ne sont pas tératogènes mais ne sont pas recommandés durant la grossesse du fait de leur risque hémorragique et du manque de recul des données chez la parturiente.

Les antihypertenseurs, ceux modulant le système rénine-angiotensine (IEC et Sartans) :

Sont contre-indiqués d’après le CRAT au 2e et 3e trimestre de grossesse.
Il y a donc peu de risque malformatif si l’exposition a été prolongée jusqu’au 1er trimestre.

Ces antihypertenseurs, en particulier les IEC, provoquent :

    • Des malformations cardiaques, pouvant être à l’origine de mort fœtale in utero.
    • Des anomalies des os de la voute du crâne sont décrites.
    • Une toxicité rénale fœtale, avec des risques d’insuffisance rénale, d’oligurie.

Une modification thérapeutique doit être opérée rapidement avec les inhibiteurs calciques principalement.
Pour en savoir plus : Consulter la page Apparition d’une HTA.

Rappel : Ce type de grossesse est considérée comme à risque est doit donc être suivie par un gynécologue obstétricien.

.

Les bétabloquants, Propranolol et Labétalol :

Peuvent avoir des conséquences en néonatalogie, avec des bradycardies induites et des hypoglycémies chez le nouveau-né.

Les diurétiques :

Doivent être évités au maximum durant la grossesse car ils diminuent la perfusion placentaire et peuvent par conséquent provoquer des RCIU et des nouveau-nés hypotrophes.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), inhibiteurs sélectifs de COX2 : Ibuprofène (Advil® …),  Kétoprofène (Profenid® …), Nimésulide (Nexen®), Celecoxib (Celebrex®) :

Ils sont à proscrire au maximum pendant toute la grossesse et sont totalement contre-indiqués à partir de 24 SA car ils ont une toxicité fœtale rénale et cardiaque.
Leur toxicité est d’autant plus marquée lorsque leur prise est longue car ils inhibent la synthèse des prostaglandines fœtales, mais peut aussi se voir lors de prises très brèves de ce genre de molécules.

Ils peuvent avoir des répercussions irréversibles et fatales :

    • Risques de fermeture prématurée du canal artériel, à l’origine d’insuffisance cardiaque ou d’HTAP.
    • Atteinte de la fonction rénale : Oligo ou anamnios, oligurie ou anurie, lésions rénales.
    • Mort fœtale in utero possible.
    • Risque hémorragique néonatal potentiel du fait de l’action antiaggrégante.

Les antithyroïdiens de synthèse, Carbimazole (Néomercazole®, Thyrozol®) et le Propylthiouracile (Propylex ®) :

Les antithyroïdiens de synthèse sont utilisés dans le cadre d’une hyperthyroïdie.
Pour en savoir plus : Consulter la page Dysthyroïdies.

Ils peuvent engendrer :

    • Des anomalies de la paroi abdominale et de l’œsophage (omphalocèle, gastroschisis).
    • Des goitres et des troubles de la fonction thyroïdienne fœtale.
    • Des dysmorphies faciales ou une atrésie des choanes.
    • Fistule oesotrachéale.
    • Aplasie du cuir chevelu.

Patiente à adresser rapidement à l’endocrinologue pour modification du schéma thérapeutique.

Les Virostatiques, surtout la Ribavirine et l’Efavirenz (Sustiva®) :

Ils provoquent des malformations diffuses décrites et un risque de non fermeture du tube neural.
Ils sont surtout à éviter lors de l’organogénèse, c’est-à-dire au 1er trimestre.

Pour en savoir plus : Consulter la page VIH et grossesse.

Les antihistaminiques :

En cas de terrain allergique chez la femme enceinte, surtout dans le cas de la rhinite allergique, le traitement de 1ère intention est l’éviction de l’allergène et les lavages de nez abondants (avec sérum physiologique ou solutés hypotoniques).

En 2ème intention, il est possible de prescrire des antihistaminiques H1. Attention cependant car certains ont des propriétés sédatives, anticholinergiques, et peuvent entrainés un syndrome du QT long (notifié par un *).

Sont alors conseillés, quel que soit le terme de la grossesse et lors de la période d’allaitement, au choix :

    • Desloratadine : Aerius® en 1er choix.
    • Cétirizine*.
    • Lévocétirizine.
    • Fexofénadine.
    • Loratadine*.

De nombreux médicaments utilisés en psychiatrie :

  • Les antipsychotiques et les phénothiazines.
  • Imipraminiques (Clomipramine, Anafranil®).
  • La fluoxétine, citalopram, paroxétine.
  • Les benzodiazépines.

Ils sont surtout à risque durant la période néonatale : syndrome sérotoninergique, hypotonie, troubles de succion et syndrome de détresse respiratoire.

Le Lithium (Théralithe®, Neurolithium®) entraine des malformations cardiaques fœtales dans 6% des cas (CIV, canal artériel, maladie d’Ebstein) et des atteintes thyroïdiennes néo-natales si ce traitement est pris en fin de grossesse.
Un suivi CPDPN et un dépistage par échocardiographie seront nécessaires, en cas de prise durant la grossesse.

A noter qu’aucun traitement hormonal usuel n’induit d’anomalies de la différenciation sexuelle.

Autres médicaments qu’il convient d’adapter à la grossesse

Les antalgiques :

Palier 1 :
Paracétamol : Aucune contre-indication tant qu’il n’y a pas de surdosage.
AINS : A éviter le plus possible avant 24SA, contre-indiqués après 24SA.

Palier 2 :
Codoliprane® (Codéine).

Palier 3 :
– Traitement morphinique possible mais il faut penser au risque de syndrome de sevrage (trémulations, diarrhées, difficultés à téter) et de dépression respiratoire fœtale néonatal.
Corticoïdes : Utilisables pendant toute la grossesse, préférer la Prednisone, la Prednisolone ou la Méthylprednisolone.
Anti-migraineux : Sumatriptan (Imigrane*) utilisable.

Pour en savoir plus : Consulter la page Douleurs des Conseils grossesse – Santé.

Les Antibiotiques :

Deux groupes sont utilisables sans restriction : les ß lactamines et céphalosporines, et les Macrolides.

Autres disponibles :
– Pyostacine.
– Furadantine.
– Quinolones (désormais possibles quel que soit le terme).
– Bactrim® : Utilisable sauf 1er trimestre.
– Les imidazolés (type Flagyl® (métronidazole)) per os, vaginal ou injectables est utilisable pendant toute la grossesse.

En cas de Tuberculose : Les anti-tuberculeux sont tous utilisables chez la femme enceinte. Préférer INH+Ethambutol.

Sont Contre-indiqués :

    • Les Tétracyclines : Provoquent des dyschromies dentaires.
    • Les Aminosides, sauf gentalline utilisable pendant un temps court si besoin : Ils sont ototoxiques et peuvent toucher le système cochléo vestibulaire.
    • La Rifampycine : A éviter car des cas (rares) d’hémorragies néonatales précoces sont décrits.

Les vaccins

Les vaccins peuvent être produits à partir :

    • D’agents infectieux inactivés : grippe, choléra, peste, Virus de l’hépatite A.
    • D’agents vivants atténués : rougeole, oreillons, rubéole (ROR), fièvre jaune, varicelle, BCG, poliomyélite, rotavirus.
    • De sous-unités d’agents infectieux : VHB, HPV, coqueluche.
    •  

    • De toxines inactivées : Tétanos, diphtérie.

Il existe une contre-indication théorique aux vaccins issus d’agents vivants atténués pendant la grossesse.
D’après le CRAT, la vaccination contre la fièvre jaune (Stamaril ®) n’est pas contre-indiquée si le voyage ne peut être reporté.

De même que pour la prise médicamenteuse, il n’y a pas lieu de proposer ou d’encourager une interruption médicale de grossesse en cas de vaccination durant la grossesse, et l’on peut rassurer la patiente quant aux risques embryofœtaux.

Certains vaccins sont à vivement à conseiller en préconceptionnel :

    • Le ROR : Si la patiente n’est pas immunisée contre la rubéole.
    • La grippe : Surtout si la patiente présente un terrain à risque (diabète, obésité).
    • Le rappel de la coqueluche : Si la patiente n’est pas à jour, pour viser une stratégie de cocooning afin de protéger le nouveau-né à venir.
    • Le vaccin de la varicelle si la patiente n’est pas immunisée.

Liens utiles en lien avec médicaments et grossesse

Site du Centre de Renseignements sur les Agents Tératogènes www.lecrat.fr : Référence en matière de prescription médicale chez la femme enceinte ou allaitante.
Ses limites : Peut ne pas intégrer tous les médicaments et ne peut donner une réponse adaptée à toutes les situations cliniques.
Ne pas hésiter à leur adresser une question si tel est le cas.

Site de l’ANSM (Agence nationale du médicament et des produits de santé). Il permet de s’informer et de déclarer un effet indésirable : ansm.sante.fr.

Le site du réseau français des centres de pharmacoviglance : www.rfcrpv.fr.
Permet une veille et une analyse de la littérature pour répondre à toute interrogation, il permet également de notifier un effet indésirable survenu.

Site International Federation of Pharmaceutical Manufacturers & Associations : www.ifpma.org.
Premier portail internet mondial des essais cliniques en cinq langues et pour trouver l’information disponible sur les médicaments à dispensation particulière.

Sites de bases de données en toxicologie de la repoduction :
reprotox.org.
deohs.washington.edu/teris/.

Mis à jour le 25 février 2022.

SOURCES :

Pr P. Boulot, Dr F. Fuchs, Dr J. Dubourdieu. Cahier des protocoles bloc osbtétrical. PDF protocole hospitalier. Edition 2019. Conduite à tenir devant la prise d’un médicament contre-indiqué en cours de grossesse

Dr A. Lamouroux. Médicaments et grossesse. CHU Nimes. DIU « Formation complémentaire en gynécologie obstétrique pour le médecin généraliste ». CHU Nimes. Juin 2020. 94 pages.

Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF), Prévention des risques fœtaux : infections, médicaments, toxiques, irradiation : Item 26. Elsevier Masson ; 4e édition 2018. Chapitre 25. Pages 319 à 384.

Blin A, Pillon F. Médicaments et grossesse, application à l’exercice officinal. Actualités Pharmaceutiques. 2017;56(571):337.

Panchaud A, Weisskopf E, Winterfeld U, Baud D, Guidi M, Eap CB, et al. Médicaments et grossesse : modifications pharmacocinétiques et place du suivi thérapeutique pharmacologique. Therapies. 2014;69(3):22334.

CRAT. Rhinite – grossesse et allaitement [Internet]. 7 Mars 2019. Disponible sur : https://lecrat.fr/spip.php?page=article&id_article=481

#

Revenir aux conseils "Santé"