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Prurit vulvaire

Lors de la grossesse, il existe une hyperhémie et une turgescence de la muqueuse de la vulve et du vagin, entrainant une hypersensibilité et un prurit « sine materia ».

Néanmoins, toute femme enceinte avec un prurit vulvaire doit bénéficier d’un prélèvement vaginal (PV) car il faut tout d’abord éliminer une vaginite ou une vulvite.

La vaginite se définit comme étant une inflammation du vagin, d’origine infectieuse ou non.
Les signes cliniques d’une vaginite sont très variés : allant de pertes vaginales, d’odeur nauséabonde, de prurit, jusqu’à une dyspareunie et une algie pelvienne chronique.
Les vaginites sont jugulées par la présence du Bacille de Doderlein et par le pH vaginal, qui est plutôt acide.

On distingue 3 grands groupes de vulvovaginite et vaginose durant la grossesse :

1. La candidose vulvo vaginale

Définition :

Est due à une infection fongique dominée par le Candida Albicans qui occasionne une inflammation vulvo vaginale et fréquemment un prurit intense.
La grossesse en est un facteur favorisant.

Clinique :

  • Un érythème vulvo vaginal est possible.
  • Les leucorrhées peuvent être modifiées avec un écoulement blanchâtre, crémeux, ayant l’aspect de « lait caillé », adhérent aux parois du vagin.
  • Des signes fonctionnels urinaires : dysurie, pollakiurie sont décrits.

Traitement : Repose sur les imidazolés

Selon le CRAT, on préfèrera un traitement local quel que soit le terme de la grossesse.

Issu d’ANTIBIOCLIC® :
Traitement pour candida : 1 ovule vaginal le soir au coucher, en administration unique

    • ÉCONAZOLE LP 150 mg.
    • ou FENTICONAZOLE 600 mg.
    • ou SERTACONAZOLE 300 mg.

Si vulvite associée ajout d’une crème : 2 applications/j pendant 10 jours

    • ÉCONAZOLE 1 % crème.
    • ou FENTICONAZOLE 2 % crème.
    • ou SERTACONAZOLE 2 % crème.

Si traitements locaux avec mycose récidivante : une prise unique de 150 mg de fluconazole est possible quel que soit le terme de la grossesse, renouvelable si besoin.

2. La vaginose bactérienne

Définition :

Elle survient lorsque l’équilibre de la flore vaginale est rompu. La présence de lactobacilles (appelés bacilles de Döderlein) en intra-vaginal est diminuée, ce qui modifie le pH du vagin et favorise la prolifération d’une flore polymicrobienne nouvelle dominée par Gardnerella vaginalis.
D’autres espèces anaérobies à Gram positif (exemple : Mobiluncus) sont possibles mais plus rares.
Elle est fréquente en France, avec une prévalence de 20%.

Clinique :

Des «pertes» plus abondantes et malodorantes.
Les leucorrhées peuvent être teintées voire grisâtres et peuvent avoir une odeur caractéristique de poisson pourri.

Chez la femme enceinte il est nécessaire de réaliser un prélèvement vaginal devant ces signes cliniques, car la vaginose bactérienne peut entrainer un risque de rupture prématurée des membranes, de prématurité, ou de chorioamniotite.
Ainsi on comprend que le PV systématique n’est pas recommandé en début de grossesse, sauf chez les patientes ayant un antécédent d’accouchement prématuré.

Évolution :

Les vaginoses peuvent récidiver dans la vie d’une femme. Les causes de récidive sont nombreuses : port d’un dispositif intra-utérin, tabac, homosexualité, douches vaginales…

Traitement :

Proposition thérapeutique par ANTIBIOCLIC® en fonction du germe retrouvé au prélèvement vaginal.
Les probiotiques pour rééquilibrer la flore vaginale sont déconseillés pendant la grossesse.

3. La vaginite à trichomonas

Définition :

La vaginite due à Trichomonas vaginalis, peut être favorisée pendant la grossesse du fait de l’abondance glycogénique vaginale.
Trichomonas vaginalis est un parasite protozoaire, sexuellement transmissible. On estime que la prévalence est de 3 à 5% dans la population jeune des 15-40 ans sexuellement active.

Clinique avec symptômes inconstants :

  • Augmentation des sécrétions vaginales, obligeant la patiente à se changer dans la journée (Odeur fétide, décrite comme « du plâtre frais » de couleur verdâtre mousseuse (parfois blanchâtre ou jaunâtre).
  • Prurit et vulvo vaginite.
  • Dysurie/sensation de brûlure lorsqu’elle urine.
  • Douleurs et dyspareunie.

Le prélèvement vaginal est indispensable devant ces signes cliniques chez une femme enceinte.

Pronostic :

Certaines études ont incriminé l’infection à trichomonas vaginal dans la survenue d’avortement. Le parasite peut d’ailleurs passer la membrane placentaire et se retrouver dans le placenta, le liquide amniotique, le cordon ombilical…

Traitement :

Infection qui doit toujours être traitée chez la femme et son/sa partenaire.
Proposition thérapeutique par ANTIBIOCLIC® : Métronidazole per os : 2 g (soit 4 comprimés) en 1 prise unique.

Autres causes de prurit valvaire :

    • Herpès génital.
    • Atteinte inflammatoire : eczéma de contact, lichen, psoriasis.
    • Adénocarcinome intra-épithélial (comme la maladie de Paget).
    • Infection sexuellement transmissible à Chlamydiae, Mycoplasmes, et Neisseria gonorrhoeae.

A noter que si notion de cervicite, de partenaires sexuels multiples ou partenaire atteint d’une affection récente uro-génitale, on complètera notre examen soit :

    • Par un prélèvement de l’endocol (recherche Chlamydiae trachomatis, Mycoplasme hominis, et Neisseria gonorrhoeae).
    • Ou la prescription d’un ECBU (recherche de Chlamydiae trachomatis, Mycoplasme genitalium, et Neisseria gonorrhoeae).

Mis à jour le 2 mars 2022.

SOURCES :

Young G, Jewell D. Topical treatment for vaginal candidiasis (thrush) in pregnancy. Cochrane Database of Systematic Reviews [Internet]. 2001 ;(4). Disponible sur: https://www.cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.1002/14651858.CD000225/full/fr

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LE CRAT. Antifongiques vaginaux – Grossesse et allaitement [Internet]. 4 novembre 2019. Disponible sur: https://lecrat.fr/spip.php?page=article&id_article=929

Lepargneur JP, Rousseau V (2002) Rôle protecteur de la flore de Doderleïn. J Gynecol Obstet Biol Reprod 31(5): 485-94

Menard J-P, Bretelle F. Vaginose bactérienne et accouchement prématuré. Gynécologie Obstétrique & Fertilité. 1 janv 2012;40(1):4854.

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Section MST de la SFD. Recommandations diagnostiques et thérapeutiques pour les maladies sexuellement transmissibles (MST). Ann Dermatol Venereol. 2006;133 :2S5-2S6. pp 13-14.