Varicelle
Sommaire
Épidémiologie
Transmission VZV
Diagnostic
Conséquences fœtales et néonatales de la varicelle maternelle
Prévention de l’infection VZV chez la femme
Épidémiologie
La séroprévalence du VZV dans la population adulte dépasse 95 %.
Chez les femmes enceintes, l’incidence est estimée à 1 cas pour 1 000 grossesses.
Transmission VZV
La transmission aérienne du VVZ se fait par :
Inhalation de gouttelettes aérosolisées provenant soit :
-
- de sécrétions nasopharyngées
- ou par contact direct de la peau ou des muqueuses infectées pendant la période d’infectiosité, avec le liquide présent dans les vésicules
L’infectiosité dure 2 jours avant le début de l’éruption jusqu’à la disparition des vésicules et l’apparition des croûtes ; elle est maximale 2 jours avant l’éruption et pendant les 5 premiers jours de l’éruption.
Le passage transplacentaire du VZV est estimé à 25 % au cours des T1 et T2 et de 20 à 50 % au cours de T3. Il n’est pas systématiquement associé à des complications fœtales et/ou néonatales.
Diagnostic
Le diagnostic est clinique.
En cas de doute, la confirmation repose sur la recherche d’ADN du VZV par PCR sur un échantillon d’écouvillonnage du liquide vésiculaire ou du plancher vésiculaire avant formation de la croûte (ou sur LCR quand une atteinte neurologique est suspectée).
La sérologie (ni IgG, ni IgM) n’a pas d’intérêt pour le diagnostic.
Conséquences fœtales et néonatales de la varicelle maternelle
Les risques de varicelle congénitale et néonatale dépendent de la date de l’éruption maternelle par rapport à la conception et à la naissance.
On peut différencier :
Syndrome de varicelle congénitale (SVC) :
Syndrome malformatif fœtal secondaire à une varicelle maternelle avant 20 SA.
Risques 1 à 2% des cas où la future mère n’est pas traitée.
Il peut provoquer :
- Des lésions cutanées nécrotiques (70 %).
- Des lésions cérébrales (50–60 %)
- Des lésions des nerfs ophtalmiques (40–50 %).
- Un zona métamérique avec une hypoplasie des membres ou de segments de membres (40–70 %).
- Un RCIU (20 %).
- Des cas de fausse couche et de mort fœtale sont possibles.

Varicelle néonatale :
Varicelle chez un nouveau-né contractée par voie hématogène transplacentaire in utero par la varicelle maternelle survenant entre J-21 et J+7 par rapport à la naissance.
La varicelle néonatale grave peut entraîner des lésions cutanées diffuses nécrotiques et des lésions multiviscérales (pneumonie, hépatite, orchite, pancréatite, myocardite, méningo-encéphalite, cérébellite, myélite, lésion du nerf optique).
Non traitée, elle peut s’avérer mortelle dans 20 % des cas.
Elle est sévère si :
- La varicelle survient entre J-7 et J+7 par rapport à la naissance car la mère est virémique mais n’a pas encore développé sa réponse anticorps, et les nouveau-nés n’ont pas bénéficié du passage transplacentaire des anticorps maternels.
- Dès J-21 si l’enfant < 28SA ou < 1000g à la naissance (car sans passage d’anticorps maternels) .
Enfin, quel que soit l’âge gestationnel lors de l’apparition de la varicelle maternelle, un zona bénin rare peut survenir chez les nourrissons.
Varicelle maternelle :
C’est un diagnostic clinique. La PCR VZV est indiquée uniquement si présentation atypique.
Une varicelle non compliquée se traite en ambulatoire avec du Valaciclovir per os 1g x 3/j PO 7 jours débuté idéalement dans les 24h suivant le début de l’éruption.
Elle nécessite une hospitalisation en chambre individuelle avec précautions AIR et contact si la patiente est immunodéprimée ou en cas de pneumonie varicelleuse chez la femme enceinte : ACV 15mg/kg/8h.
La pneumonie varicelleuse n’est pas plus fréquente que dans la population générale adulte mais elle est plus sévère. Avec une forme sévère particulièrement accrue :
-
Au cours du 3e trimestre.
-
Chez les patientes fumeuses.
-
En cas d’immunosuprression.
Zona :
Le zona pendant la grossesse ne pose pas de problème chez la femme enceinte car la virémie est faible et il reste des anticorps circulants. Il n’y a pas de SVC rapporté après un zona maternel.
Prévention de l’infection VZV chez la femme :

- 2 doses à minimum 4 semaines d’intervalles.
- Vaccins interchangeables.
- Les femmes en âge de procréer, notamment en cas de projet de grossesse et sans antécédent clinique de varicelle (contrôle sérologique préalable possible).
- Les femmes n’ayant pas d’antécédent clinique de varicelle dans les suites d’une première grossesse.
- C’est un vaccin vivant atténué il est donc contre-indiqué pendant la grossesse et en cas d’immunodépression mais autorisée pendant l’allaitement.
- Respecter un délai d’1 mois pour débuter une grossesse après la 2e dose de vaccin. En post-partum, respecter un délai de 5 mois après la réalisation d’une transfusion sanguine ou l’administration d’Ig polyvalentes ou d’immunoglobulines anti-VZV (VZIG) pour attendre la clairance complète de ces immunoglobulines. Ne s’applique par pour l’administration des Ig anti-RH1 (anti-D).


- Réduction de l’incidence de la varicelle.
- Réduction de la sévérité de la varicelle maternelle.
- Protection contre la varicelle congénitale.

Mis à jour le 30 janvier 2025.